Le Burn-out : Quand Même les Yogis et les Coachs Tombent dans le Panneau
Ah, le burn-out. Ce fléau moderne qui n'épargne personne, pas même les yogis et les coachs d'entreprise aguerris. Vous vous dites peut-être : "Comment un enseignant de yoga et coach peut-il faire un burn-out alors qu'il est censé incarner la sérénité et l'équilibre ?".
Eh bien, laissez-moi vous raconter une histoire – la mienne.
J’adore mon métier. J’adore accompagner et transmettre, je suis à ma place et je participe à un monde meilleur. Pendant et après la crise du Covid, j’animais des formations de yoga, des ateliers de méditation et de gestion du stress en entreprise par Teams, je disais OUI à toutes les propositions d’intervention pour des podcasts, j’étais très actif sur les réseaux sociaux. Présent partout et à 200 %. Nous n’avons de défauts que l’excès de nos qualités.
Quand le Zen Rencontre la Tempête
Imaginez un jardinier passionné par son travail, soignant chaque plante avec amour et attention. Mais un jour, il se rend compte que malgré le plaisir qu’il a, et malgré la beauté de sa mission et la reconnaissance de ses pairs, l’énergie commence à lui faire défaut. C'est un peu ce qui m'est arrivé.
En tant qu'enseignant de yoga, j'étais habitué à enseigner des techniques de relaxation, de respiration et de méditation pour aider les autres à trouver leur équilibre. En tant que coach, je guidais des managers stressés vers une meilleure gestion de leurs émotions. Pourtant, malgré toutes ces connaissances et compétences, j'ai fini par me retrouver dans la spirale du burn-out.
Quels sont les signes du burn-out ?
Le burn-out ne surgit pas du jour au lendemain comme un orage en été. C'est un processus insidieux. La bâtisse subit des petits chocs de partout. Les premiers signes sont souvent subtils : une fatigue persistante, une intolérance aux bruits, des difficultés de concentration, la procrastination, un sentiment de déconnexion avec ce que vous aimez faire.
Pour moi, ça a commencé avec une période où je tombais souvent malade. J’avais toujours un œil sur les signaux physiques, et je pensais être à leur écoute, mais ce n’était plus vraiment le cas. Ma tête me poussait à dire OUI et mon corps me disait NON.
J’ai constaté que les week-ends au vert ne suffisaient plus pour recharger mes batteries, que les sorties avec mes amis m’angoissaient, que j’avais de plus en plus besoin de me retrouver seul.
Puis, petit à petit, ces signes s'intensifient.
Les frontières s’effondrent, les limites entre notre espace vital et l’extérieur, la sympathie prend la place de l’empathie, l’émotion, les larmes vous saisissent pour un rien.
Mon corps et mon esprit étaient en mode survie, et je commençais à m'en rendre compte sans pour autant l’accepter. Et il y avait ce sentiment de culpabilité… de ne plus être à la hauteur de l’image que les autres avaient de moi. De ma propre image de moi. Imaginez une maison avec une belle façade et l’intérieur totalement brûlé…
La Chute : Quand le Guerrier S'effondre
Le burn-out est la maladie des gens tenaces, travailleurs et forts. Mais quand ces qualités ne sont pas accompagnées par l’écoute de soi, elles deviennent des défauts. Le moment de la prise de conscience est souvent brutal. Pour moi, ce fut comme essayer de maintenir une posture de l'arbre alors que le vent souffle à 100 km/h. Un jour, après une semaine de formation, je n'ai tout simplement pas pu me lever de mon lit. Mon corps disait non, mon esprit était vidé. Le diagnostic était clair : burn-out.
J’avais obtenu le diplôme de « burn outer » sous la forme d’un arrêt de travail, j’étais reconnu par la communauté médicale, et ça a été en premier lieu un soulagement. Et grâce à ce papier, je me suis autorisé à tout arrêter.
Stop ! Comment arrêter le tourbillon mental ?
Avez-vous déjà essayé de sauter d’un manège en pleine action ? Vous êtes sur la terre ferme mais tout tourne encore. On voudrait pouvoir arrêter le mental et c’est impossible. C’est le moment où on commence à prendre conscience de la vitesse qui était la nôtre avant. On voudrait comprendre pour résoudre mais c’est trop tôt.
Comment rebondir après un burn out:
Comment reprendre racine différemment pour mieux pousser ?
La guérison d'un burn-out n'est pas une ligne droite. C'est un parcours sinueux, parsemé de hauts et de bas. "Il ne faut pas rater son burn-out", m’a dit un jour quelqu’un. Il faut se donner du temps, ne pas être pressé, et éviter de se laisser influencer par les peurs des autres.
On aimerait revenir rapidement « comme avant », apprécier la vie, travailler, participer pleinement. Il m'a fallu du temps pour accepter ma situation, pour comprendre que même les meilleurs d'entre nous peuvent être submergés. J'ai commencé par les bases : prendre soin de mon corps et de mon énergie, redécouvrir le plaisir des petites choses simples. J'ai également cherché du soutien sur tous les plans. Et surtout, j'ai réappris à dire non, à poser des limites, à identifier et à m’éloigner des sources de stress.
Pour traverser le burn-out, il est essentiel d'avoir un accompagnement sur tous les plans : physique, mental, énergétique et spirituel.
Comment soutenir un proche en burn-out ?
Assister à la détérioration de l'état d'un proche en burn-out peut être très déstabilisant pour l'entourage. C'est une véritable épreuve pour la famille et les amis, confrontés à un profond sentiment d'impuissance.
Si vous n'avez jamais vécu un burn-out, il est difficile de le comprendre, même avec toute votre bienveillance.
« Je l'ai toujours vue active, participant à la vie de famille. Maintenant, je ne sais plus quoi faire. On dirait qu'on n'existe plus pour elle, tout la dérange, elle veut être seule. Je me demande même si elle m'aime encore. Elle est constamment fatiguée et passe son temps à regarder des séries sur Netflix. C'est insupportable. Je lui ai proposé de partir en week-end ou de voir des amis, mais rien n'y fait. Nous en parlons pendant des heures, mais j'ai du mal à comprendre. »
Une personne en burn-out se sent profondément seule dans cette expérience. La douceur et l'écoute des proches sont vitales. Elle se rend compte qu'elle ne peut plus accomplir des tâches simples comme lire un e-mail, terminer une pensée ou être "comme avant", et elle se confronte à son impuissance. Une immense culpabilité de faire subir son état à son entourage s'ajoute à sa détresse.
De quoi as-tu besoin ? Qu'est-ce qui te ferait du bien ?
La première étape est de croire que la personne est véritablement épuisée et de lui demander simplement de quoi elle a besoin. Ne l'obligez pas à faire des choses qu'elle dit ne pas pouvoir faire. Ce n'est pas de la mauvaise volonté : imaginez que son réservoir d'énergie est vide et qu'elle puise dans des réserves inexistantes. Évitez tout ce qui pourrait augmenter sa culpabilité.
Il est crucial de comprendre que son besoin de silence, d'isolement, et le manque de libido ne sont pas des signes de désintérêt ou de manque d'amour envers vous. Faites preuve de patience ; ne lui mettez pas de pression supplémentaire, elle s'en met déjà assez. Essayer de trop en discuter l'épuise et l'enfonce davantage, car elle-même se sent démunie et perdue. Encouragez-la à demander de l'aide à des professionnels.
Les Leçons Apprises : Comment cultiver le jardin intérieur ?
Aujourd'hui, je partage mon expérience pour montrer que le burn-out n'est pas une faiblesse, mais un signal d'alarme. C'est un rappel que nous sommes humains, avec nos limites. En tant que coach et enseignant de yoga, j'ai appris que l'équilibre est fragile et qu'il doit être entretenu comme un jardin, tous les jours.
Alors, à vous tous, super-héros de l'entreprise, managers infatigables et leaders charismatiques, rappelez-vous : même un guerrier a besoin de repos. Écoutez votre corps, respectez vos limites, et n'ayez pas peur de demander de l'aide. Le burn-out peut toucher n'importe qui, mais avec les bonnes stratégies, il est possible de le prévenir ou de renaître de ses cendres.
C'est cette expérience personnelle qui m'a poussé à me consacrer à l'accompagnement des personnes au seuil du burn-out ou en plein dedans. Mon expérience d’enseignant de yoga me permet de proposer à mes clients des exercices physiques spécifiques et des séances de méditation pour consolider les fondations de leur renouveau. Grâce à un coaching ciblé, je les aide à retrouver leur énergie et à redonner un sens à leur vie. J'insiste également sur l'aspect spirituel de cette expérience, car traverser un burn-out peut être une opportunité de transformation profonde et de croissance personnelle.
La compréhension profonde de cette expérience se fait sur différentes couches. Croire que le repos seulement suffit, c’est une illusion. Un retour au travail trop rapide après une telle épreuve peut être une grave erreur. Une personne qui croit avoir dépassé le plus dur, et qui revit des sensation lui rappelant le burn-out, développe une appréhension, une angoisse d y retourner, une peur de l’avenir.
Conclusion : Quel est le chemin vers un nouvel équilibre ?
Nous ne sommes pas obligés de faire l’expérience du burn-out mais s’il est là, regardons-le comme une opportunité. Une occasion à ne pas manquer de se découvrir ; en se posant les bonnes questions, on arrive à remettre en lumière nos priorités et les organiser.
Le burn-out m'a appris que la vraie force réside dans l'acceptation de ses vulnérabilités. Aujourd'hui, je suis non seulement un meilleur coach et enseignant de yoga, mais aussi une personne plus consciente de ses besoins, de ses peurs et de ses motivations. Et si je peux vous donner un conseil : prenez soin de votre jardin intérieur. Après tout, même les plantes les plus résistantes ont besoin d'eau et de soleil pour fleurir.
Namaste, et prenez soin de vous.
J'espère que cet article vous aidera à mieux comprendre le burn-out et à prendre des mesures pour l'éviter. Après tout, mieux vaut prévenir que guérir !